Sociologie et politique de l'éducation

Travail individuel du cours de sociologie et politique de l'éducation.


Bonjour !

Je m'appelle Erin, je suis Nigérien et j'ai 15 ans. Je suis arrivé, il y a 6 mois, en Belgique avec mes parents. Nous habitons chez un ami de la famille, n'avons pas de papiers en règle et on nous dit qu'on a peu de chances d'en obtenir un jour.

Par prudence, nous sortons peu, mais j'ai quand même été accepté dans une école de Schaerbeek, à Bruxelles. Comme je ne comprends pas le français, je cherche une école de devoir.

Erin est le personnage qui m'a été attribué en début d'année. Pour moi, il n'est qu'un personnage. Mais en réalité, il représente le cas de milliers de personnes qui, elles, sont bien réelles.

A travers le cours, nous vivons et nous intéressons à différentes situations qui concernent une grande partie de la population. Pour chaque situation rencontrée, je fais le lien avec le statut d'Erin et y ajoute mon point de vue.


Le jeu des marches

Ce 19 octobre 2021, nous sommes sortis de la salle de cours dans la peau de notre personne et nous sommes placés en bas d'un escalier. Si une situation énoncée correspondait à notre personnage, nous pouvions monter d'une marche. Si ce n'était pas le cas, nous restions à notre place. Erin a pu monté d'environ 5 marches (sur une trentaine).

  • En tant que moi, qu'ai-je ressenti quand les autres avançaient et moi pas (et inversement) ? Qu'est-ce que le mouvement voulait dire pour moi et que faisait-il émerger comme sentiment ou émotions ?

Je me suis sentie mal pour Erin. Je me suis mise à sa place, dans sa peau et ai ressenti une grande solitude. Les autres avançaient et moi pas. La montée des autres étudiants me donnaient l'impression d'être inférieure à eux et me mettait en colère. 

  • Comment me suis-je sentie dans la peau de mon personnage ? Quels sentiments ai-je ressenti ? Contentement, fierté, impuissance, fatalisme, satisfaction, ...
J'ai ressenti une profonde injustice avec un sentiment terrible d'impuissance du haut de mes 15 ans. Chaque pas de plus m'éloignait d'une vie à peu près normale. J'ai ressenti un poids énorme sur mes épaules alors que les autres enfants de mon âge étaient légers à l'avant.

J'ai ressenti de l'impuissance, de la frustration et de la colère.

  • Comment changer et améliorer la situation de mon personnage ? Que faudrait-il mettre en place, à quel niveau ?

Il faudrait tout d'abord qu'Erin obtienne l'asile en Belgique pour qu'il puisse prendre sa place dans notre société. 

  • Quand je me suis arrêtée pour regarder ou se trouvaient les autres, quelle fut ma réaction ?
Je n'ai pas eu besoin de m'arrêter pour voir les autres car je les voyais constamment avancer sous mon nez avec un sentiment de dégout et de frustration. Cependant, quelques étudiants étaient encore plus bas que moi dans l'escalier. J'ai eu de la peine pour eux.

  • Vivions-nous dans le même monde ?

Non, nous ne naissons pas tous égaux. Certains ont bien plus de chance que d'autres. Mais je ne suis pas le plus à plaindre.

  •  Ai-je plus de chance ?

Erin n'est pas le plus chanceux mais sa situation n'est pas la pire. Même si j'ai bien plus de chance dans la vie que lui.

  •  Ma place était-elle normale, mérité, gênante ? 

Je n'ai pas le sentiment de mériter cette place plus que d'autres. Je suis un garçon normal de 15 ans et je n'ai pas demander à me retrouver dans cette situation, tout comme mes parents. Je trouve cela injuste que ça arrive à ma famille.

  • Suis-je né au mauvais endroit ?

Quand je vois la vie de la plupart des gens ici et que je la compare à la mienne, j'ai l'impression de ne pas avoir eu de chance venant au monde au Nigeria. Rien ne me distingue physiquement des autres personnes ici, alors pourquoi ma situation est-elle si différente de la leur ?



Situation inventée portant à réflexion

Par petits groupes, nous avons eu l'occasion d'échanger à propos d'une situation proposant une dérive de notre système poussée à l'extrême.

Notre situation relatait un contexte semblable à celui que nous avons connu lors du confinement en 2020. En effet, le récit racontait une réalité dans laquelle les Hommes étaient privés de toute interaction sociale, coincés dans leur bulle tout au long de l'année. Les sorties entre amis se font via un écran connecté, de même que les relations amoureuses.  Chaque personne a son bureau, isolé de ceux des autres, avec sa place de parking et son allée. Chaque matin, le gouvernement fait livrer à tous les habitants une pilule. Cette pilule permet de ne rien sentir : ni joie, ni angoisse, ni tristesse. Et le même scénario se reproduit chaque jour.

Nous avons donc fait le parallélisme avec le confinement de 2020 suite à la crise du coronavirus. Il était intéressant de constater que nous n'étions pas loin de la situation extrême proposée : privés de contacts physiques et sociaux, télétravail obligatoire, école via un écran, ...

Erin et moi partageons un certain sentiment de solitude. Cependant, le mien a commencé en 2020 avec la crise sanitaire. Mon manque d'interactions sociales et physiques est aujourd'hui comblé puisque nous pouvons à présent circuler tout à fait librement presque partout. La vie normale a repris son cours.

Le sentiment de solitude d'Erin était déjà présent lors de son arrivée en Belgique avant la crise sanitaire et n'a cessé de s'accroitre avec celle-ci. Cependant, il est probablement loin d'avoir retrouvé une vie normale.


Cofee World

Après avoir reçu plusieurs utopies d'élèves du secondaire, nous avons tenté de trouver des solutions concrètes à leurs besoins.

  • Proposer ces "utopies " à l'école : utiliser du papier recyclé, aménagé un endroit où parquer son vélo ou sa trottinette, faire une demande de panneaux photovoltaïques, éviter trop de photocopies
  • Faire appel à des associations pour venir en classe
  • Faire une demande pour un potager et composte pour les restes de la cantine
  • Faire des affiches de tous types pour sensibiliser
  • Créer une micro société au sein de la classe
  • Faire une séance de sensibilisation auprès des plus jeunes

Ces propositions sont tout à fait réalisables et peuvent être mises en place dans une école rapidement tout en tenant compte du programme à suivre. Ces actions qui sont tout à fait normales sont considérées comme des utopies. Il est temps de les mettre en place.


Voici à présent 4 utopies auxquelles j'ai pensé. Deux d'entre elles sont liées à l'école, et les deux autres sont liées à la société. 

Deux utopies liées a l'école :

  1. Intégrer complètement les enfants ne parlant pas français dans nos établissements scolaires.

Cette utopie est directement liée à Erin mais également à la situation actuelle que nous vivons avec l'accueil dans notre pays de réfugiés ukrainiens. Lors de mon stage contrat, j'ai eu la chance de pouvoir accueillir quelques enfants ukrainiens et de mettre en place plusieurs activités pour qu'ils se sentent intégrés à l'école.

  • Un porte-clé avec le vocabulaire de base de la langue française

Ce n'est pas moi qui ai créé ce petit porte-clé mais j'ai pu observer son utilisation lors de mon stage. Voici quelques exemples :

Cet outil est facile à transporter et permet de s'entrainer avec le vocabulaire dès que l'enfant a un peu de temps ou en a envie.

Ce porte-clé pourrait également être donné aux autres enfants de classe mais avec une version ukrainienne (ou autre langue selon l'enfant accueilli) afin que tout le monde puisse travailler une nouvelle langue de manière solidaire. Cela favoriserait les interactions sociales entre les enfants accueillants et accueillis.

  • Une chasse au QR code dans l'école

Pour les enfants ukrainiens, j'ai réalisé un petit jeu de piste dans l'école leur permettant d'apprendre certains mots de vocabulaire en français comme "porte", "armoire", "bureau", "poules", ...

Pour cela, ils avaient un QR code à scanner, le mot apparaissait en français ainsi qu'en Ukrainien. Une fois qu'ils avaient trouvé de quel mot il s'agissait, ils plaçaient le QR code sur l'objet. (exemple : le mot du QR code est "porte", les enfants le collent sur une porte.) Ce petit jeu leur permet d'apprendre de manière ludique mais aussi et surtout de montrer qu'ils ont une place au sein de l'école et que l'on sait qu'ils sont là car ces QR code sont à la vue de tous les élèves.

  • Apprendre le français en jouant

On le sait, les enfants apprennent bien mieux quand ils ont l'illusion qu'ils ne travaillent pas. C'est pourquoi apprendre en jouant est fondamental à l'école primaire. Il existe bon nombre de jeu qui permettent d'enrichir son vocabulaire sans s'en rendre compte.

J'ai pu tester en stage certains jeux avec les enfants ukrainiens comme le UNO (nombres et couleurs), le dobble (vocabulaire plus poussé comme feuille, arbre, bougie, ...), la bataille (nombres, vocabulaires d'un jeu de cartes), ...

  • Des personnes extérieures se focalisant juste sur les enfants étrangers pour apprendre le français

L'idéal serait d'avoir des personnes extérieures qui puissent prendre en charge plusieurs fois par semaines ces élèves étrangers pour travailler avec eux le vocabulaire sous forme de jeux mais aussi pour leur permettre d'avoir un moment plus "cocooning", en bulle. J'ai joué ce rôle durant mon stage contrat en prenant ces enfants durant quatre heures par semaine.

  1. Intégrer complètement les enfants ne parlant pas français dans nos établissements scolaires.
  2. Abolir le redoublement

Une utopie qui n'est pas directement liée à Erin mais qui le concerne ainsi que tous les écoliers. Pour mon cours de pédagogie, j'ai eu l'occasion de me pencher sur la question de l'échec scolaire à l'école. J'ai appris qu'en Belgique, un enfant sur deux au cours de sa vie a redoublé au moins une fois. Et dans la plupart des cas, le redoublement n'a pas été bénéfique puisque l'enfant éprouve toujours les mêmes difficultés. Voici quelques pistes qui pourraient être mises en place pour palier au redoublement.

  • les classes de remédiation

Au lieu de faire recommencer un élève qui éprouve des difficultés, lui permettre de palier ses difficultés en restant quelques heures en plus à l'école par semaine en remédiation dans une classe. Il vaut mieux prendre quelques heures en plus de son temps chaque semaine plutôt qui lui faire perdre une année entière.

  • utiliser l'évaluation formative continuellement

L'évaluation formative permet de se rendre compte de ses forces et faiblesses et donc de cibler les difficultés à travailler. L'évaluation devrait être continue tout au long de l'année et ne plus être certificative en fin d'année.

  • supprimer les points 

"L'échec entraine l'échec", dés lors il ne faut plus donner de points mais travailler en termes de défis. C'est ainsi plus motivants et moins violent qu'un 3/10 en orthographe qui va donner l'impression à l'élève qu'il ne vaut que 3/10 dans cette matière et qui va le décourager.

  • Renforcement positif

Il faut renforcer, encourager, motiver les enfants ayant des difficultés le plus possible et insister sur le fait que tout le monde a ses forces et faiblesses. Nous sommes tous humains et personne n'est bête.


Deux utopies liées  la société:

  1. Intégrer complètement les enfants ne parlant pas français dans nos établissements scolaires.
  2. Abolir le redoublement
  3. Que chaque personne migrante puisse trouver asile et refuge dans un lieu sécurisant

Je reviens à une situation qui touche plus directement Erin. A l'heure actuelle, dans le monde, de trop nombreuses personnes se retrouvent obligées de fuir leur pays parce qu'elles sont en danger. C'est notamment le cas des Ukrainiens, mais aussi d'autres migrants venant d'ailleurs que l'Europe. Ces personnes sont souvent renvoyées chez elles sans protection. Dés lors, voici quelques pistes qui pourraient être mises en place pour accueillir un plus grand nombre de personnes qui en ont besoin :

  • Sensibiliser aux situations de vie des migrants qui viennent demander l'asile en Belgique

Nous sommes bien souvent peu informés sur le sujet et manipulés par les médias et les politiques. Il faudrait parler de ces conditions de vie dés l'école primaire et continuer tout au long du parcours scolaire de l'élève.

  • Faire appel à la solidarité du peuple

Le peuple belge a réussi à faire preuve d'une grande solidarité envers les ukrainiens en leur proposant l'asile, leur faisant des dons de vêtements, de nourriture, en leur faisant de la place dans les écoles, ... Si tout cela est faisable pour les réfugiés ukrainiens, cela devrait être faisable pour tous les autres réfugiés.

  1. Intégrer complètement les enfants ne parlant pas français dans nos établissements scolaires.
  2. Abolir le redoublement
  3. Que chaque personne migrante puisse trouver asile et refuge dans un lieu sécurisant
  4. Réduire les émissions de gaz à effet de serre

Une utopie classique, et pourtant toujours plus que nécessaire à ce jour pour assurer l'avenir de la planète. Les gaz à effet de serre sont responsables du réchauffement climatique. Il est urgent de trouver des solutions pour réduire ceux-ci.

  • Réduire l'utilisation de la voiture

Le transport est l'activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre. 97 % des émissions de GES induites par les transports sont constituées de CO2 provenant de la combustion de carburants. Les transports routiers contribuent à la quasi-totalité (94 %) des émissions du secteur des transports. Les émissions liées à la circulation routière incombent à hauteur de 54 % aux véhicules particuliers, de 24 % aux poids lourds et de 20 % aux véhicules utilitaires légers.

Nous avons vu en 2020 avec la crise du coronavirus qu'il était possible pour la population de limiter ses déplacements à des sorties essentielles. Continuons donc sur cette voie en limitant un maximum nos déplacements en voiture. Privilégions les transports en commun.

  • Baisser le chauffage et la consommation d'eau chaude

Le secteur résidentiel-tertiaire est le deuxième poste d'émissions de GES. Le CO2 est le principal GES émis par le secteur résidentiel-tertiaire. Il provient de la consommation de combustibles fossiles (fioul et gaz principalement) par les chaudières afin de produire du chauffage ou de l'eau chaude sanitaire.

Mettre un pull lorsqu'il fait froid et prendre des douches sont une alternative écologique facile à mettre en place.






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